Isaac Asimov, professeur de biochimie à l’Université de Boston et génial écrivain de science-fiction, avait imaginé un monde où les robots font tout, ou presque tout, et les êtres humains plus grand-chose.
Dès les années 1950, il avait posé, de manière visionnaire, les termes des débats actuels sur la nécessité d’avoir une éthique appliquée à l’informatique et à la digitalisation du monde du travail, comme de notre vie quotidienne.
Peut-on laisser aux algorithmes, aussi performants et utiles soient-ils, le soin de décider pour nous, de choisir à notre place et, pour finir, de se substituer à nous ?
Telle est la question, car demain l’intelligence artificielle mettra la nôtre à rude épreuve et demain est déjà là.
Au moins dans son roman fondateur « Les robots » Asimov avait imposé à l’intelligence artificielle des robots 3 lois :
Première Loi : un robot ne peut blesser un être humain, ou par son inaction, permettre qu’un être humain soit blessé ;
Deuxième Loi : un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par des êtres humains, sauf quand de tels ordres s’opposent à la Première loi ;
Troisième Loi : un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu’une telle protection ne s’oppose pas à la première ou à la deuxième loi.
Or, à ce jour nous manquons cruellement de règles claires qui définissent ce qui est éthique et ce qui ne l’est pas.
Certes il faut saluer les initiatives qui sont prises, notamment le « Référentiel pratique pour les acteurs du numérique » rédigé pour la profession conjointement par Syntec et le Cigref sur la question délicate de l’éthique dans le numérique.
Il nous faudra collectivement aller plus loin et concevoir une véritable stratégie qui développe une éthique appliquée au numérique en amont, dans les formations, et en aval dans les usages et les pratiques. Des règles claires devront être conçues, apprises, comprises et appliquées par tous les acteurs et par tous les utilisateurs du numérique.
INTI à sa modeste échelle a intégré dans toutes ses formations une sensibilisation à l’éthique appliquée. C’est un bon début.
Nous aurons l’occasion de consacrer d’autres « Focus du mois » à la thématique de l’éthique appliquée au numérique.